Ne pas choisir entre manger et étudier

Publié par Pauline FIVEL le

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Je voulais dire quelques mots de cette délibération car elle me semble symptomatique de ce qui traverse régulièrement notre assemblée et des amateurs de donneur de leçons.

Aujourd’hui, en France, un étudiant sur trois sautes des repas. Un étudiant sur cinq dépend de l’aide alimentaire pour se nourrir. Ces chiffres ne sont pas des statistiques froides. Ce sont des conséquences sur les vies, asséchés, affamés, brisées.

Selon l’IFOP, 61 % des étudiants ont déjà dû renoncer à un repas par manque d’argent. L’inflation a contraint 73 % d’entre eux à acheter des produits de moindre qualité, à réduire leurs portions, voire à supprimer des repas. Comment peut-on accepter qu’en 2025, des jeunes adultes, censés construire leur avenir, doivent choisir entre manger et étudier ? Les étudiants, pour la plupart, n’ont ni capital, ni épargne, ni revenu suffisant pour faire face à l’insécurité économique. Ils sont les premières victimes d’un système qui les pousse à cumuler des emplois précaires pour survivre, au détriment de leurs études et de leur santé.

C’est ça la réalité sociale.

La précarité alimentaire étudiante n’est pas une crise passagère, c’est le symptôme d’un État qui abandonne sa jeunesse. Ce gouvernement a méthodiquement démantelé les protections sociales et les aides publiques. Les baisses des dotations aux universités et aux CROUS, les réformes des APL qui ont appauvri les plus pauvres, l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers : chaque mesure a creusé un peu plus le fossé entre ceux qui peuvent étudier et ceux qui doivent renoncer.

Alors j’aimerais éviter un nouveau départ de nos chers élus/collègues LR et Macroniste de l’assemblée…

Mais enfin quand même oui cette délibération est symptomatique. Vous qui n’avez eu de cesse de nous faire le procès des conséquences sur la collectivité des choix dont votre famille politique en est la cause au niveau national. Et lorsqu’on fait l’exact même alliance au niveau local, il faudra aussi en répondre. Car personne n’est dupe du dérapage de société civile de Cœur lyonnais.

Et oui, je l’affirme par un budget que vous imposez par 49.3, budget qui n’est autre qu’un grand détournement organisé de l’argent des français des poches les plus vulnérables, vers les poches les plus riches. Alors vous ferez des cris d’orfraies mais je vous donnerais les chiffres : puisqu’en moins de 20 ans la richesse nationale possédée par les 500 plus riches est passée de 10 à 50 % du PIB. Et votre refus de la taxe Zucmann nous amène à devoir sauver les meubles. Sur quel budget celui de la fraction de TVA donc de la consommation, la moins juste.

Alors je ne connais pas vos mots mais ce sera de toute façon cocasses, soit vous saluerez la précarité que vous avez produite, soit vous regretterez qu’on vienne éponger les choses que vous avez produites. Dans tous les cas, il n’y aura pas beaucoup de cohérence.

Et je retrouve là vraiment un débat politique. Vous asséchez les plus pauvres, les assujetissez à des mécanismes discriminants et refuser une solidarité de ceux qui ont le plus de moyens.

Pour notre part nous faisons mieux : Régler la faim mais en laissant dépendant la mise à l’abri faim de la bienfaisance est votre projet, pas le nôtre. De notre côté, nous bâtissons l’égalité, profonde, donc la république.