LE RSA EST DEVENU UNE RESSOURCE SOUS SURVEILLANCE

LE RSA EST DEVENU UNE RESSOURCE SOUS SURVEILLANCEDI
Monsieur le Président, cher.e.s collègues,
L’expérimentation France Travail a montré que lorsqu’on
accompagne correctement les bénéficiaires du RSA qui le souhaitent, les
résultats étaient au rendez-vous. A quoi bon le faire donc en premier lieu ?
Nous avions depuis le début averti que le contexte dans lequel cette
expérimentation cachait une autre volonté, celle du contrôle social des plus
pauvres, de façon extrême, avec la transformation du RSA qui d’un filet de
sécurité se transforme petit à petit d’un droit avec peu de contreparties en
une rémunération de travail forcé, si les décrets de la dernière loi passent.
En attendant il ne s’agit plus que d’une ressource sous
surveillance, sans moyens pour l’accompagnement puisque de l’expérimentation il
n’est plus question et d’une généralisation de l’accompagnement avec les moyens
qui vont avec il n’est donc plus question non plus. Nous ne pouvons qu’espérer l’abandon
définitif des 20 heures d’activité obligatoire, et en attendant nous demandons
de ne pas appliquer le moindre contrôle les concernant car nous n’avons pas
d’autres moyens que d’accompagner vraiment avec les budgets qui restent.
Mais ce n’est pas étonnant de faire croire aux carottes
quand tous les premiers ministres depuis 2017 ne veulent en réalité que les
bâtons.
Par ailleurs puisqu’on parle de simplification des services
publics, une allocation ou une sécurité sociale du travail pourrait même être
une économie.
Dans un autre registre, je suis également pour rappeler que
le RSA devrait être généralisé pour l’ensemble des jeunes de 18 à 25 ans, comme
pour l’ensemble des autres adultes de notre société.
Nous avons lancé la politique du RSJ, non pas en concurrence
avec les autres aides comme cela est mensongèrement dit mais comme un
accompagnement le plus inconditionnel possible qui permet de s’inscrire dans les
interstices du mille-feuille des aides nationales, dans un esprit qui permet le
plus possible l’émancipation des jeunes les plus en difficulté. Le succès de ce
dispositif se mesure aussi au nombre de structures locales qui ont maintenant
l’agrément pour le délivrer.
Les coupes budgétaires répétées depuis des années dans
l’enseignement supérieur et la recherche, l’éducation, le logement ou encore
l’écologie montrent que la jeunesse est l’une des premières cibles de cette
casse organisée. La jeunesse fait-elle peur au gouvernement ? Emmerde-t-elle
un peu trop jusqu’au Rassemblement National ? Cette jeunesse n’a
décidément rien pour leur plaire. En retour, ces derniers sabotent son avenir
et accentuent sa précarisation. Derrière les coupes budgétaires, des mesures
attaquent systématiquement la jeunesse dans sa pluralité, qu’elle soit
étudiante ou travailleuse. En 2025, le gouvernement “offre” la
réforme du RSA comme nouvelle punition et ne parle absolument pas de RSA
jeunes. Cette contre-réforme fragilise également le secteur culturel, et en
particulier le statut des artistes-auteurs, en plus de couper le financement du
pass culture. Le secteur culturel local se mobilise d’ailleurs le 20 mars
prochain devant le rectorat, lieu de rassemblement tout à fait symbolique, nous
les soutenons.
Nous voterons les attributions aux différentes structures
d’accompagnement au RSA et au RSJ, avec le soin qu’elles devront prendre à
brandir surtout les carottes et certainement pas les bâtons.
Je vous remercie,