Publié par Pauline FIVEL le

INTERVENTION PRÉALABLE

La géopolitique commande la politique, mais une fois n’est pas coutume, notre intervention préalable part du local pour aller à l’international.

CANICULE

En ces jours de forte chaleur, nous souhaitons d’abord exprimer notre solidarité et notre reconnaissance envers toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui sont exposés à des conditions climatiques difficiles ces prochains jours, avec 39°C annoncé mercredi 25 juin. Qu’ils soient ouvriers sur des chantiers, agriculteurs dans les champs, livreurs dans nos rues, soignants à domicile auprès de nos aînés, leur dévouement et l’exposition de leur corps à la chaleur méritent notre respect et notre soutien. Cette pensée va bien sûr à nos agents et aux travailleurs de tous nos organismes extérieurs, avec le SDMIS en première ligne face à la sécheresse, aux urgences sur les personnes et aux risques incendies. Il est de notre devoir de veiller à ce que des mesures appropriées soient mises en place pour protéger leur santé et leur sécurité, car faut-il rappeler que la pénibilité au travail conduit à une espérance de vie diminuée, bien plus que celle de la qualité de l’air, dont nous reparlerons pendant ce conseil ?

Ces fortes chaleurs pourraient bien conduire dès aujourd’hui à mettre en arrêt technique les réacteurs de la centrale nucléaire du Bugey, car le Rhône pourrait dépasser les 28°C. Alors que la concertation publique pour la création de nouveaux réacteurs vient de se clore en mai, n’est-ce pas là l’indicateur bien concret que cette technologie nous mène dans l’impasse ? Il est encore temps d’arrêter le grand fiasco économique

AGRESSION DE LA FI PAR L’EXTREME DROITE

Dans la nuit du 7 au 8 juin, à Pusignan, deux militants de la France insoumise ont été agressés physiquement par des militants d’extrême droite. Une attaque politique, ciblée, inacceptable, une de plus après celle devant le métro du Vieux Lyon il y a 18 mois. Nous leur réaffirmons ici notre soutien total. Comme l’a rappelé La France Insoumise du Rhône dans un communiqué : protéger nos militants, c’est protéger la démocratie. Défendre leur intégrité physique, morale et politique, c’est défendre le droit de s’engager sans peur.

Nous ne céderons rien. Aucun coup ne nous fera taire. Mais nous notons, une fois encore que cette violence s’exerce dans un silence assourdissant. Tout soutien, même tardif, de condamnation de la violence physique sur des individus pour des idées politiques est le bienvenu dans cet hémicycle.

VIOLENCE SOCIALE DU GOUVERNEMENT BAYROU

Venons-en maintenant au gouvernement précaire, provisoire et illégitime de François Bayrou soutenu par la macronie et les LR, bien représenté ici sur ces bancs !

Tous ceux qui, aujourd’hui, versent des larmes sur « la crise » pour justifier leurs renoncements en sont les architectes. Car ce n’est pas une fatalité, c’est un choix politique : celui de l’austérité, celui de la rigueur budgétaire, celui de la régression sociale. C’est le choix de ne pas aller chercher l’argent là où il est. Le rejet de la taxe Zucman en est une preuve éclatante. Un outil de justice sociale qui aurait rapporté 20 milliards d’euros à l’État. Cette loi été adoptée par l’Assemblée nationale mais balayée par le Sénat : 188 voix contre 129. Vingt milliards envolés pour préserver les intérêts de quelques-uns.

C’est aussi le refus des mêmes de créer un versement mobilités régional pour renforcer les transports publics dans notre région. Toujours le même réflexe : protéger les héritiers, les spéculateurs, les rentiers. Il y en a, ici même, qui considèrent encore qu’on est pauvre quand on gagne 2 000 euros net par mois, pendant que d’autres dorment sur des centaines de millions, à l’abri de toute taxation.

Et pendant qu’on épargne les plus riches, on s’acharne sur les plus vulnérables. Ce sont les universités que l’on stigmatise, ce sont les étudiants qu’on culpabilise, ce sont les subventions à la recherche qu’on sabre. Les mêmes qui assèchent les budgets publics sont ceux qui, dans un second souffle, osent dire qu’il n’y a plus d’argent.

Le gouvernement est temporaire. Bayrou tombera. Car à force de gouverner sans le peuple et contre lui, leur légitimité s’épuise.

VIOLENCES INTERNATIONALES

Dans les rues de Gaza, ou plutôt ce qui en reste, c’est l’humanité qu’on assassine. Dans celles de Tel Aviv, les peuples se soulèvent contre les actions de son gouvernement, puis reçoivent en retour eux aussi, les bombes des puissances voisines depuis le ciel. Dans celles de Téhéran, les civils sont percutés par les missiles. Puissance contre puissances, d’un côté comme de l’autre, ce que nous apprennent les conflits en cours, c’est bien que ce sont toujours les peuples qui paient. Pris en étau entre des États dirigés par des gouvernements qui ne les écoutent plus et une logique de puissance et de profit personnel qui ignore tout de la paix. Quitte à provoquer des massacres humains.

Et puis il y a chez nous, où, dans les studios de télévision, les faits ont de moins en moins de valeurs par rapport au discours : ce ne sont pas ceux qui détruisent des vies mais celles et ceux qui les dénoncent qui sont tournés en ridicule. C’est le cas de la Flottille pour Gaza : des citoyennes et citoyens français, partis avec l’objectif de livrer quelques maigres sacs de farine et du lait pour nourrisson, bloqués en mer, arrêtés en violation totale du droit international, et tournés en dérision sur les plateaux télé, comparés à un mauvais équipage d’une mauvaise « croisière ». Voilà où nous en sommes. L’État d’Israël bafoue les lois internationales, et ce sont les résistants qu’on insulte.

Et maintenant, les USA entrent à nouveau en guerre, rien de surprenant, car c’est leur modèle économique.

LA PAIX

Pendant que d’autres rêvent de guerre ou de division, nous, à gauche, nous travaillons à la paix. Nous planifions, nous proposons, nous construisons. Aujourd’hui, dans cette assemblée, nous votons plusieurs documents d’orientation de long terme : plan antibruit, plan déchets, PCAET, plan des mobilités. Des documents techniques, peut-être, mais profondément politiques.

Car ces plans, s’ils se contentaient de gérer l’existant, ils ne seraient que des rustines. Notre responsabilité, c’est de les transformer en leviers. En instruments de justice sociale, d’écologie populaire, de démocratie vivante. Des documents lisibles, discutables, accessibles aux habitantes et aux habitants. Nous avons besoin d’impliquer, de partager, de convaincre.

Même dans la complexité, la démocratie ne doit jamais être mise de côté. Nous devons maintenir cet effort constant d’ouverture, comme l’ont montré les conventions citoyennes pour le climat. Même lorsque nos avis divergent, comme sur la ZFE, il ne s’agit pas d’édulcorer ses convictions, mais de les confronter honnêtement, pour faire émerger une stratégie juste et collective.

Et dans chaque mot, chaque vote, chaque document que nous portons : il y a une seule boussole. Faire reculer la violence. Installer une paix durable, une paix sociale, une paix par le droit, une paix par la justice.