Publié par Pauline FIVEL le

ZFE
Cet outil partiel contre la pollution de l’air n’a pas fini de faire parler de lui, et l’actualité nationale législative rend nécessaire une nouvelle expression de notre part sur la ZFE. Il faut rappeler notre position constante depuis le début du mandat : réserves importantes sur les effets réels pour la qualité de l’air, réserves totales sur l’injustice sociale de l’outil, lucidité sur l’objectif réel des vignettes Crit’Air, à savoir accélérer le renouvellement du parc automobile pour sauver une industrie en déclin.
Nous regrettons que les groupes majoritaires n’aient pas su écouter suffisamment les groupes minoritaires au sein de la majorité, dont le nôtre. Nous avions pourtant prévenu que le contrôle des individus et la menace de verbalisation aller créer l’effet inverse de cette politique publique, et nous allions braquer la population. Les écotaxes en 2013 et 2018 avaient pourtant créé des précédents. A-t-on vraiment besoin de catalyseur réactionnaire en ce moment ? Je ne crois pas. Pour que les citoyens s’embarquent dans un projet collectif et partagé de transition des déplacements en véhicules individuels, il faut que l’accompagnement soit à la hauteur, ce qui n’est pas le cas, ni en moyens humains, ni en moyens financiers et que les changements soient justes pour être acceptés par tous.
Une politique réellement écologique et sociale doit viser à la diminution assumée du parc de véhicules individuels pour que la part modale du train, des transports en commun, des modes actifs et des usages partagés de la voiture grossissent, et la conséquence sera l’amélioration de la qualité de l’air. La ZFE ne fait pas cela, elle introduit au contraire une tension sociale insupportable qui repose sur les pauvres que les politiques publiques ont enfermés dans la logique de la bagnole depuis 50 ans.
Pour lutter contre la qualité de l’air, ne serait-il pas plus logique de demander une dérogation « gros rouleur » à celles et ceux qui roulent plus de 20 000 km par an par exemple et que la démarche administrative repose sur celles et ceux qui polluent plus, par sur celles et ceux qui polluent moins ? Ou d’interdire les diesels neufs dont l’immatriculation serait à venir et pourrait donc être éviter ?
Nous verrons bien si la loi supprime in fine les ZFE, dont celle de notre Métropole, mais comme nous n’en sommes pas certains et que le texte est toujours en vigueur, rappelons ici que nous militons toujours pour une dérogation par niveau de revenus, promesse envolée depuis janvier et que nous nous opposerons farouchement à tout déploiement d’outils de verbalisation.