Budget 2021 : Pour un choc budgétaire et une bifurcation écologique

Publié par Laurent Legendre le

Intervention sur le budget 2021 proposé par l’exécutif par Laurent Legendre, élu du groupe « Métropole insoumise, résiliente et solidaire », lors du conseil de la métropole de Lyon des 14 et 15 décembre 2020.

Délibération 2020-0271. Seul le prononcé fait foi.

Je vous remercie. L’occasion d’un débat budgétaire, c’est l’occasion de déployer notre politique et notre politique, notre programme social et écologique sur lequel nous avons été élus, c’est se loger dignement, se déplacer autrement, manger sainement, éduquer avec exigence, se soigner décemment et coopérer intelligemment. Voilà la manière dont nous devons déployer les investissements et le budget de la Métropole à partir de notre projet politique et, comme j’ai pu l’entendre en commission thématique préparatoire à ce Conseil de la Métropole, opposer économie et écologie est absurde puisque nous voulons justement que l’économie change de modèle pour respecter l’environnement et les êtres humains.

Nous voulons donner de la valeur économique aux usages qui sont socialement et environnementalement responsables. Nous voulons des métiers sur notre territoire qui soient non délocalisables, intenses en emploi et rémunérateurs pour les travailleurs qualifiés du territoire. Pour citer quelques exemples : la rénovation des bâtiments, l’agriculture biologique et paysanne, le réemploi des matériaux en fin de vie, la construction de bâtiments neufs avec des filières de type Bois/Terre/Paille par exemple, des ateliers de réparation sur les appareils électriques, électroniques, l’informatique, la mécanique. Nous devons faire entrer notre territoire dans l’ère de la sobriété et de l’économie circulaire.

Et sur la qualité des investissements, nous souhaitons que l’écologie puisse diffuser dans tous les chapitres, dans l’urbanisme, dans le patrimoine bâti, dans l’éducation. Nous devons faire de l’écologie le moteur de l’analyse de nos choix politiques et je souhaite, à l’intérieur de cette délibération, introduire la nécessité de réfléchir notre politique d’achat vis-à-vis d’une analyse du cycle de vie de chaque investissement.

Oui nous devons réfléchir à ce que coûte un produit à son achat et à sa durée de fonctionnement, mais aussi à la manière dont nous devrons le détruire, voire le réintroduire dans un cycle de recyclage dans une économie circulaire. J’insiste vraiment sur ce point, sur l’analyse du cycle de vie dans notre politique d’achat.

Sur le respect de nos engagements, nous avons été élus sur un programme et le niveau d’investissement doit être fixé à partir du programme pour lequel nous avons été élus. Le rythme de croissance de l’agglomération s’est avéré deux fois supérieur aux prévisions du schéma de cohérence territorial approuvé en 2010, c’est le même rapport d’orientations budgétaires qui le cite, nous avons gagné 150 000 habitants, non pas en 20 ans mais en 10 ans et donc, si les besoins ont augmenté, nécessairement les investissements et le fonctionnement doivent suivre.

Donc nous sommes, nous, plutôt favorables, dans le budget 2021, à ce qu’on donne un contenu à la clause de revoyure et que l’on puisse déclencher le niveau d’investissement supplémentaire dès que l’autofinancement de 2021 sera connu parce qu’enfin, nous sommes évidemment pris dans un étau puisque, personne ne l’a dit avant dans cette assemblée, mais l’État s’est largement désengagé dans la baisse aux dotations des collectivités territoriales et un deuxième effet très compliqué et c’est le vœu que nous aurons à présenter en fin de Conseil sur le fait que les collectivités sont en train de perdre leur autonomie fiscale, d’abord sur la taxe d’habitation puis, demain, sur la taxe foncière et donc c’est d’abord le désengagement de l’État dans les collectivités qui rend compliquée notre situation économique et la façon dont nous pouvons déployer notre budget.

Donc oui, nous allons nous endetter, évidemment, mais n’est-ce pas le rôle de la collectivité en période de grand danger climatique, social et économique d’investir, de faire une véritable relance, un véritable choc qui orientera l’économie vers la bifurcation écologique et le prendre soin ?

Enfin, cette crise du Covid, c’est l’opportunité de changer. Nous ne souhaitons pas que ce soit un prétexte pour faire moins, mais que cette crise soit une occasion de faire mieux.