Squat(s) et expulsion(s)

Publié par Laurent Legendre le

Le 14 février 2020, nous avons signé la tribune de la Fondation Abbé Pierre pour le droit de personnes sans-abri. Cette tribune, nous l’avions signée au côté de Renaud Payre et Cedric Van Styvendael. Villeurbanne a d’ailleurs signée cette charte en octobre 2020, traduction de l’engagement lors de la campagne électorale.

La tribune sur le sans-abrisme

L’article 4 notamment s’attache au respect des procédures dans l’accès à un toit pour toutes et tous.

“Nul ne peut faire l’objet de menaces ou contraintes de la part d’un propriétaire, d’un gestionnaire ou des forces de l’ordre […] afin de lui faire quitter les lieux qu’il occupe, y compris une habitation de fortune […].”

https://www.fondation-abbe-pierre.fr/droitsdespersonnessansabri

L’évacuation du 13 octobre 2021

L’évacuation à laquelle nous avons assistée hier au 13, rue Spréafico à Villeurbanne nous laisse perplexe et interroge beaucoup sur la fermeté de l’État et sur le positionnement de la Métropole de Lyon. Après un moment de tension avec les forces de l’ordre, notamment avec la présence d’une dizaine de personnes sur le toit de l’immeuble en l’absence de toute protection, l’évacuation s’est faite dans le calme.

Ce que nous retenons pour le moment :

🔴 La présence d’une dizaine de cars remplis de CRS pour évacuer 20 à 30 personnes qui occupent un bâtiment vide sans danger imminent est disproportionné. On se demande pourquoi de tels moyens ne sont pas déployés pour lutter contre la délinquance et le trafic de drogues, mais aussi contre les fraudeurs en cols blancs qui détournent des sommes considérables de l’effort collectif.

🔴 Les dernières expulsions récentes sur Villeurbanne, que ce soit rue Fays il y a quelques mois, ou rue Dedieu la semaine dernière n’ont pas apporté la preuve qu’elles avaient été faites dans le respect de loi. En effet, les occupants avaient apportés les preuves d’une occupation de plus de 48 heures, et malgré tout, la Préfecture a procédé à l’évacuation.

🔴 La flagrance de l’occupation d’hier par la présence d’une vidéosurveillance dans le bâtiment fait que la Métropole était dans son droit d’agir. Mais suite à l’évacuation, aucune solution de logement, même temporaire, n’a été proposée aux personnes sans-abri, dont une partie relèverait du droit d’asile.

Des solutions existent

🟢Nous apportons notre soutien aux différents collectifs et associations qui cherchent des solutions de logements dignes sur le territoire de la Métropole pour toutes et tous.

🟢Nous formulons le vœu que la Métropole et la Ville mettent à disposition leurs patrimoines bâtis vides pour des logements temporaires sous forme de conventions avec des associations agissant pour le droit au logement.

Quelques articles de presse

https://rebellyon.info/3e-expulsion-en-un-mois-Expulser-expulser-23429

https://www.leprogres.fr/faits-divers-justice/2021/10/13/villeurbanne-la-police-intervient-pour-deloger-les-squatters

https://www.rue89lyon.fr/2021/10/13/a-villeurbanne-une-expulsion-de-squat-pour-inaugurer-la-semaine-de-lhospitalite/