Des recettes solides qui reposent sur des piliers fragiles

Publié par Laurent Legendre le

Des recettes solides qui reposent sur des piliers fragiles

D’abord, indiquons notre satisfaction de voir présenter dans ce document, le projet
politique avant le détail de la situation financière. Cela peut paraître un
détail, sur la forme comme sur le fond, cela nous importe que les intentions
politiques soient toujours placées au-dessus des outils et des contraintes
financières.

Un budget orienté dans le sens de nos luttes politiques 

Le projet social et écologique que nous défendons pourrait se résumer selon ces
quelques items :

• Se loger dignement 

• Se déplacer autrement 

• Manger sainement

• Éduquer avec exigence 

• Se soigner décemment

• Gérer les ressources sobrement 

• Coopérer intelligemment

Les orientations budgétaires pour 2022 prennent tout à fait le sens de ce projet
politique que nous défendons.

De plus, les finances de la Métropole se portent bien. L’autofinancement, évalué
au budget prévisionnel 2021 à 250 millions d’euros, s’élève finalement à 400
millions, soit peu ou prou son niveau hors crise sanitaire. Les évaluations
prudentes de l’année dernière qui prévoyait un ratio d’endettement à la hausse
sont revues cette année à la baisse.

Nos recettes paraissent solides et reposent principalement sur 3 piliers pourtant
fragiles :

• Les dotations de l’État, qui baissent chaque année

• La fiscalité sur les entreprises, qui dépendent de l’activité économique sur le
territoire

• Les droits de mutation à titre onéreux en lien avec le prix de l’immobilier et
le nombre de transactions immobilières chacune de ses sources de financement
présentent aujourd’hui des volumes financiers importants, sous forme de flux
vers l’institution que la Métropole redéploie sur le territoire pour un
fonctionnement juste des services publics et pour la solidarité vers les plus
fragiles. De là à dire que les collectivités territoriales sont des outils
anticapitalistes, il n’y a qu’un pas. 

Mais comme je le disais, ces piliers sont fragiles. Et en particulier, le fait que
les DMTO soient associés à des niveaux élevés, voire indécents des prix du
logement et du foncier n’est pas une situation acceptable. Nous ne pouvons pas
nous satisfaire d’avoir des ressources financières adossées à un coût
insoutenable et non durable pour les habitants. Nous voyons une fragilité de
notre modèle économique sur ce point, une vigilance pour nous tous, à la
prochaine crise des prix de l’immobilier. Nous serions favorables sur ce point
à l’élaboration de scénarios variés de moyen et long terme de nos recettes sur
ce volet. Quelles seraient nos recettes si le prix du logement revenait à un
niveau décent pour les habitants ? En quoi cela modifierait-il nos équilibres
financiers ?

À notre sens, c’est une fiscalité sur les plus-values immobilières n’étant
associées à aucune création de richesse réelle qui devraient faire l’objet de
nos futures ressources financières.