Emmanuel Macron est le seul responsable du désordre.

Publié par Moïse Diop le

Après plusieurs semaines de manifestations et de contestation populaire, Emmanuel Macron et son gouvernement ont fait le choix de faire passer en force un texte dont les françaises et les français ne veulent pas, et ce sans majorité parlementaire. En choisissant d’utiliser abusivement des outils tels que le 49.3, en justifiant cette réforme avec des arguments creux, en faisant preuve d’un cynisme absolu au 13h, en légitimant la violence de certains corps des forces de l’ordre, le gouvernement s’éloigne sciemment de sa vocation de représentation du peuple, et met ainsi gravement en péril notre démocratie.

La démocratie est la garantie pour les citoyennes et les citoyens de leur propre souveraineté. Un organe de régulation de la violence dans une société, dans laquelle le citoyen détient le pouvoir de faire valoir son opinion. À l’heure d’une crise climatique dont l’impact est déjà perceptible, en pleine crise inflationniste, et alors que la 5e République est à bout de souffle, c’est sa vitalité qui nous garantit une sortie par le haut.

 Au lieu de cela, le gouvernement Macron-Borne a choisi l’affrontement d’une classe bourgeoise, gouvernant seule contre le peuple. D’imposer deux ans de travail supplémentaires aux françaises et aux français, en renforçant ainsi les inégalités, en pénalisant les femmes et les plus précaires d’entre nous. Tout en prétendant le contraire. En imposant une loi qui n’aura jamais été votée. Bafouant des décennies de luttes sociales, ternissant notre image de démocratie progressiste, pionnière de la protection sociale. Et ternissant l’héritage du CNR, qui, au sortie des ténèbres a construit il y a bientôt 80 ans, un des fondements de notre société, sur la base du compromis.

Le peuple français aspire aujourd’hui à une société des solidarités. Une société de libertés physiques et morales. Une société qui est un point de lumière et une source d’espérance pour tous les opprimés.

Le Général de Gaulle disait « La politique de la France ne se décide pas à la corbeille ».  Malheureusement, la corbeille a pris aujourd’hui les rênes de nos politiques. Le Résultat ? Moins de santé publique. Moins d’éducation. Moins de justice. Moins de sécurité…Que des moins pour plus de profits. Une société où nous marchons face à face.. Plutôt que côte à côte.

Sur notre territoire, l’entêtement du gouvernement provoque des blocages, des mises à l’arrêt de production, des manifestations, qui débordent parfois. Mais ce que nous constatons avec joie, c’est qu’elle provoque une cohésion. Une cohésion entre une majorité de grandes lyonnaises et de grands lyonnais qui ne veulent pas de cette réforme, et qui aspirent à un changement de cap. Qui s’unissent, pour que la bataille pour nos retraites devienne une bataille plus large : une bataille pour protéger la démocratie, pour faire advenir un monde nouveau, plus en accord avec le vivant et avec les humains, plus loin des logiques marchandes, et du capitalisme débridé. Une société des solidarités.

Emmanuel Macron peut tenter un coup de force, jamais il ne parviendra à faire reculer le peuple et ses aspirations à un nouveau type de société.

Alors, nous formons le vœu que le gouvernement retire sa réforme injuste et injustifiée, respectant ainsi la volonté des citoyennes et des citoyens. Et que, conscient de son manque de légitimité populaire, il entreprenne un ambitieux travail de reconstruction du dialogue social, dans le but de répondre aux aspirations du peuple, et non plus à un monde économique déconnecté de l’intérêt général.

Et en attendant, que les grèves se poursuivent, que les manifestations s’amplifient, que la lutte s’organise, pacifiquement et dans la liesse. Et que ce printemps soit celui qui puisse voir éclore la détermination du peuple à reprendre en main son propre destin.

Je vous remercie.