L’Europe est libérale !

Publié par Laurent Legendre le

Chers collègues,

Il nous paraît important de prendre un temps de réflexion sur cette délibération, car elle représente pour nous le plus pur concentré de langue de bois autour des institutions européennes, de ce qu’elles sont, et surtout de ce qu’elle ne sont pas.

Le NON du 29 mai 2005

Faut-il refaire un peu d’histoire et remonter au référendum du 29 mai 2005 ? Nous le pensons, et notre analyse est que le désamour des français pour la politique et la défiance vis-à-vis des élus prend sa source à ce moment-là, quand le Président Sarkozy RPR-UMP-Les Républicains foule au pied à ce point l’expression populaire en adoptant le traité de Lisbonne 2 ans plus tard. Déjà à l’époque, il fallait faire de la pédagogie parce que les français n’avaient pas bien compris le texte et ses incidences. Nous croyons au contraire que le NON des classes populaires de 2005 exprimait une parfaite compréhension du libéralisme européen et en quoi il était incompatible avec le modèle social français. Villeurbanne avait d’ailleurs déjà donné le ton en votant NON à 51% contrairement à Lyon et au Rhône.

Les Directives Européennes

La délibération indique qu’ « un travail sur une proposition de directive européenne permettra aux jeunes de mieux comprendre l’impact des décisions européennes dans leur quotidien et d’appréhender de façon concrète le rôle des institutions européennes ». Prenons 2 exemples :

L’ouverture à la concurrence des marchés de l’énergie a été engagée dès 1996, avec l’adoption d’une première directive européenne concernant l’électricité, suivie en 1998 d’une directive sur le gaz. Nous vous proposons de les faire travailler sur le texte toujours en vigueur du 13 juillet 2009 : « Le marché intérieur du gaz naturel […] a pour finalité d’offrir une réelle liberté de choix à tous les consommateurs de l’Union européenne, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises, de créer de nouvelles perspectives d’activités économiques et d’intensifier les échanges transfrontaliers, de manière à réaliser des progrès en matière d’efficacité, de compétitivité des prix et de niveau de service et à favoriser la sécurité d’approvisionnement, ainsi que le développement durable. » Je crois qu’on y a est, on a tout bon, non ? C’est bien le cadre des traités européens qui nous emmène vers des règles absurdes de libéralisme et de mise en concurrence de tout ce qui est commun !

Plus récemment en juin 2022, nous vous invitons à les faire travailler sur « la directive relative à des salaires minimaux adéquats dans l’Union européenne : la nouvelle directive a pour objectif de remédier à cette situation en créant un cadre européen visant à améliorer la protection offerte par des salaires minimaux adéquats, dans le plein respect des traditions et des compétences nationales ainsi que de l’autonomie des partenaires sociaux. Elle n’oblige pas les États membres à instaurer des salaires minimaux légaux, pas plus qu’elle ne fixe un niveau commun de salaire minimal dans toute l’Union. » Les harmonisations sociales et fiscales ne sont toujours pas dans les objectifs des traités européens et il n’y a aucun progrès en ce sens depuis 20 ans. Dans les actes, l’Union Européenne est une supercherie par rapport aux valeurs d’égalité et de solidarité qu’elle prône en façade.

Conclusion

Vous l’aurez compris, nous sommes opposés à ces opérations de communication qui masquent la réalité des conséquences des traités européens sur nos vies en présentant de manière positive les institutions européennes. C’est de la propagande mensongère. Nous ne souhaitons pas que le drapeau européen soit arboré sur la façade de la Métropole. Il représente le libéralisme économique qui détruit nos services publics et notre cohésion nationale au profit du marché privé. Nous partageons des valeurs internationalistes avec tous les peuples du monde, pas seulement avec les pays européens.