Comme un air de Nuit Debout à la Verpillère

Publié par Laurent Legendre le

Comme un air de Nuit Debout à la Verpillère !

Justes rémunérations, production locale, respect de l’environnement, gestions des ressources en eau, bien-être animal, protectionisme solidaire VS normes européennes et traités libéraux…

L’agriculture est pour nous un secteur qui concentre un très grand nombre de problématiques auxquelles nous réfléchissons quotidiennement, bien qu’elle ne soit pas une compétence métropolitaine à part entière.

Fatigués à la sortie d’un Conseil Métropolitain très dense lundi soir, il nous tenait tout de même à cœur d’aller soutenir dès le lendemain la lutte paysanne que nous avons vu grossir d’heure en heure. Aller rencontrer les agriculteurs, leur apporter notre soutien en tant qu’élus, et en tant que militants engagés de longue date sur ces questions.

Mais face au grand nombre de barrages encerclant la Métropole, lequel choisir ? Après mûre réflexion, nous décidons de nous rendre sur le barrage du péage de la Verpillère à l’appel de la Confédération Paysanne, avec qui nous partageons un très grand nombre de valeurs et la vision d’une agriculture paysanne, qui rémunère justement ses producteurs, sortie des affres du libéralisme et des traités européens destructeurs.

La Verpillère n’est pas exactement sur le territoire métropolitain ? Tant pis, allons y quand même. Le lieu est symbolique : A coté du péage bloqué se trouve le Parc d’activités de Chesnes, plateforme logistique d’envergure européenne. La plus grande de France. Qui abrite une floraison d’entrepôts qui acheminent les marchandises depuis le monde entier vers notre Métropole, et de la Métropole vers le monde entier.

Sur le péage bloqué depuis quelques minutes par environ 200 personnes, et une vingtaine de tracteurs, moi-même, Farouk Ababsa (Conseiller Régional LFI), Lucas Miguel (Conseiller municipal de Charly) et Aurélie Gries (Conseillère d’arrondissement à Lyon) retrouvons immédiatement une ambiance festive, politique et déterminée dans la lutte, que nous chérissons tant.

Les discours des portes paroles des différentes organisations présentes commencent. Les revendications ne peuvent être plus claires :

  • un revenu digne pour tous les paysans et toutes les paysannes , notamment par l’instauration de prix planchers
  • une sortie de l’agriculture des logiques du libre-échange et des traités européens qui mettent en concurrence l’agriculture paysanne française avec les mastodontes productivistes du monde entier.
Nous croisons par la suite Thierry Bonnamour, porte parole régional de la Conf’, avec qui nous nous entretenons brièvement sur les questions locales, avant que le devoir ne le rappelle auprès des militants pour préparer la suite des évènements.

La mobilisation prend ensuite doucement un air de Nuit Debout, certes en plein jour, mais qui, après une année de lutte acharnée contre la réforme des retraites et le mépris du gouvernement et des médias, nous semble très rafraichissant. Une cuisine au milieu des bottes de foin se met en place spontanément, avec une dizaines d’éplucheurs de patates, des coupeurs de fromage, des rapeurs de carottes pour assurer le ravitaillement de tout ce petit monde qui semble déterminé à rester ici plusieurs jours.

Au milieu du repas, quelques uns proposent de tenir des ateliers politiques improvisés, afin de débattre de thématiques comme la Sécurité Sociale de l’Alimentation, les OGM, les prix planchers. D’autres essaient de montrer une petite action pour ceux qui auraient des fourmis dans les jambes : et les voila partis avec les tracteurs devant les entrepôts logistiques.

Dans la joie et sous le soleil de janvier, l’espoir de mener une lutte politique victorieuse est présente dans tous les cœurs.

Nous réitérons tout notre soutien à la Conf’ et à tous les agriculteurs dans leur lutte.

Le blocage devrait durer plusieurs jours, n’hésitez pas à aller les soutenir sur place !

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