AIDE A MAYOTTE : LA SOLIDARITÉ NATIONALE PLUTÔT QUE LA PRÉFÉRENCE NATIONALE !
Publié par Pauline FIVEL le

AIDE A MAYOTTE : LA SOLIDARITÉ NATIONALE PLUTÔT QUE LA PRÉFÉRENCE NATIONALE !

Drame sans précédent sur notre territoire, le cyclone Chido qui a frappé Mayotte au mois de décembre avec une intensité exceptionnelle, à laissé l’île dévastée et ses habitants dans une situation de désespoir total.
Des vents violents, des pluies diluviennes et des vagues dévastatrices ont réduit à néant les infrastructures, détruisant 90 % des équipements essentiels selon la préfecture. Des milliers de familles se retrouvent sans toit, privées d’eau, de nourriture et d’électricité, d’écoles, ou encore de moyens de télécommunications.
Si le bilan humain reste encore incertain, il est évident que les pertes sont immenses. Mais quelles sont-elles ? Nos pensées accompagnent tout d’abord les familles en deuil, les blessés et celles et ceux qui ont tout perdu. Nous saluons également la mobilisation des agents publics et des bénévoles, des mahoraises et des mahorais, qui ont travaillé sans relâche pour aider les sinistrés et redonner vie à l’archipel.
Cette catastrophe n’est pas uniquement naturelle : elle a été un véritable révélateur des inégalités structurelles en mettant en lumière des décennies de sous-développement qui ont laissé Mayotte dans une situation de grande vulnérabilité. L’Etat n’a d’ailleurs toujours pas de véritable bilan à proposer, permettant de connaître exactement le nombre de morts, disparus, de blessés. Nous en savons plus sur la villa brulée de Paris Hilton que sur le bilan humain à Mayotte ! La pénurie d’eau potable, les logements insalubres, l’insécurité et le chômage de masse illustrent un mal-être profond et une grande désespérance. Le cyclone n’a fait qu’exacerber ces fractures préexistantes.
A l’heure ou de bas calculs politiciens sont à l’œuvre, il est grand temps, selon la formule de la députée Nadège Abomangoli, de privilégier la solidarité nationale à la préférence nationale. Il nous faut garantir une véritable égalité entre les territoires, avec des salaires décents, des prestations sociales équivalentes, et des services publics d’égal accès, notamment pour l’eau et l’énergie.
Les réponses du gouvernement, bien qu’inaugurées rapidement, se révèlent largement insuffisantes. Une grande partie des habitants reste privée des besoins vitaux, plongeant la population dans un état de détresse immense. Les réponses apportées aux communes de l’ile, au syndicat des eaux de Mayotte, aux structures de santé ne sont pas à la hauteur. Pourtant, les infrastructures doivent être rétablies en urgence pour répondre aux besoins élémentaires de la population.
Il ne s’agit pas seulement de réparer, mais de transformer Mayotte en un territoire où chacun puisse vivre dignement, à égalité avec le reste de notre pays. Mayotte ne doit plus être le symbole des écarts de développement entre les départements français, mais une preuve de notre capacité à agir pour l’intérêt commun. Sa situation au milieu de l’océan ne doit pas se faire également sans les Comores voisines, à qui on doit également porter une attention et une coopération à la hauteur de la solidarité qu’on lui doit. A cet égard, les attaques récentes du droit du sol par tous les étages de l’exécutif sont inadmissibles et ne résoudront en rien la situation de l’île, qui ne pourra pas se transformer en un Alcatraz inaccessible vis-à-vis de ses voisines.
Ce drame appelle une mobilisation totale et immédiate. Cette aide est donc bienvenue de la Métropole de Lyon à destination du Secours Populaire et des Architectes de l’urgence, même si nous la trouvons bien insuffisante. La reconstruction de Mayotte ne peut être différée et doit être à la hauteur des défis : redonner aux habitants un toit, rétablir l’accès aux services de base et bâtir une île plus résiliente.