PLAN LOCAL DE MOBILITÉS : L’ÉCOLOGIE DOIT ÊTRE COUPLÉE A L’IMPÉRATIF DE JUSTICE SOCIALE

Publié par Pauline FIVEL le

PLAN DES MOBILITÉS : L'ÉCOLOGIE DOIT ÊTRE COUPLÉE A L'IMPÉRATIF DE JUSTICE SOCIALE

Ce rapport représente un travail conséquent de plusieurs mois et qui a été préparé par l’autorité organisatrice dans sa nouvelle composition et découpage territorial de 2022. Ce n’est pas anodin. Quelques remarques sur ce document.

En premier, ce qu’il n’y a pas : pas de grands projets autoroutiers comme un périphérique de type « Anneau des sciences » traduit techniquement en « tronçon périphérique ouest », pas de développement non plus de l’A45, c’est quand même notable. En second, ce qu’il n’y a enfin : le déploiement des transports en commun dans les zones qui en ont besoin. Ce plan est bien acté et ancré, dans l’est du territoire mais aussi tous les territoires périphériques, dans un meilleur équilibre pour nos habitant.es, en premier lieu dans l’est, pour lequel les infrastructures surtout de transport collectif sont nécessaires. Les lignes de Tram vers Villeurbanne Saint-Jean, vers Vaulx-en-Velin ou encore vers Saint-Fons, l’une des villes les plus pauvres de la Métropole jusqu’alors fortement enclavée, sont très importantes. Le plan de rénovation des Métros, ainsi que les futurs déploiements, quels que soient les modes vers le nord ou l’ouest notamment, sont bien inscrits. A budget limité et contraint qu’on nous impose, si nous devons choisir, le déploiement équilibré et rapide de l’offre vers les quartiers populaires est préférable à un seul tronçon de métro, quel que soit sa lettre, ce que la concertation du Sytral avec les grand.es-lyonnai.es avait confirmé.

Impératif de santé publique, impératif de transition écologique, la régulation du trafic automobile s’impose. La réduction de la part modale de la voiture est évidemment présente dans le PDM, dans une ambition forte mais pas démesurée. Pour autant, nous devons parvenir à coupler le défi écologique et la justice sociale, avec une ligne de crête peu évidente à tenir, ce que révèle la poursuite de l’application de la zone à faibles émissions. Nous avons beaucoup travaillé sur le service public de l’auto-partage, mentionnée dans le PDM, autrement dit la socialisation de la voiture, pour permettre de répondre -pour partie- aux citoyens et citoyennes qui ne bénéficient pas du réseau de transports en commun. Nous ne renonçons pas non plus à notre visée de gratuité des transports en commun, qui aurait pu être évoqué comme horizon dans ce PDM, au nom d’une part de l’impératif écologique, au nom d’autre part de la justice sociale. En attendant, les tarifs des TCL doivent se stabiliser et la ZFE ne doit pas continuer de se déployer, alors même que l’Etat supprime les aides, comme avec les contrôles renforcés ou automatisés des véhicules critair’3, qui est vécu comme une punition par les quartiers populaires. Elle devra encore être compensée par des aides ou des dérogations judicieuses comme pour les « petits rouleurs » qu’il faut d’ailleurs encore améliorer ou récemment pour les travailleurs et travailleuses à horaires décalés.

Toujours du côté des transports en commun, nous avons aussi le défi du train. Notre ancien Président de Région a tellement promu la baisse des impôts, et la gestion « la plus rigoureuse de France », qu’il en a tout bonnement oublié d’acheter des trains, dans la 2e région de France en termes de volume d’usagers sur le réseau ferroviaire : 220.000 voyageurs par jour ! Notez bien les chiffres : la fréquentation du réseau a augmenté de 13% de 2015 à 2022, tandis que l’offre de trains a diminué de 6% sur la même période, alors même qu’elle augmentait de 10% en moyenne dans toute la France. Cela nous rappelle combien le discours sur la dépense publique est surtout celui de l’inaction publique, voire de la régression et de l’irresponsabilité, c’est le cas pour d’autres sujets déjà largement évoqués aujourd’hui. Il est donc urgent dans ce plan de mobilité de rattraper la dette de trains de Laurent Wauquiez et de son exécutif mais aussi de passer à l’action sur le contournement ferroviaire lyonnais. Le service public ferroviaire doit être à la hauteur des besoins réels.

En attendant, nous réinsistons pour de pas poursuivre et multiplier les contrôles, en particulier automatique de la ZFE, qui obligeront à des démarches administratives toujours plus contraignantes, et seront toujours mal vécues par tout celles et ceux qui n’ont pas d’alternative de déplacement suffisante et abordable. En plus, la multiplication des contrôles de plaque pour des motifs différents et des territoires différents (communes, Métropole) non unifiés, multiplient les démarches administratives pour ceux qui ont des demandes spécifiques, comme les personnes porteuses de handicap, ou comme les personnes qui ont des dérogations liées à la ZFE.

Nous voterons favorablement ce rapport. Je vous remercie de votre attention.